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Légende des couleurs

[Vert] Termes ou tours recommandés ou suggérés

[Rouge] Forme fautive ou douteuse

[Bleuté] Formes lexicales et termes surlignés

Semaine du 7 août au 13 août 2017

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C’est sûr que c’est meilleur que les tomates en canne!

Les mots canne et cannisse sont bien français. Canne est un terme générique désignant les plantes de la famille des roseaux et du bambou. On peut penser à la canne à sucre, par exemple. Le mot cannisse, quant à lui, désigne un assemblage de lattes qu’on utilise pour protéger les plantes du vent, dans le sud de la France. On appelle parfois cannisse les cannes qui servent à former ces assemblages. En revanche, lorsqu’on les utilise dans le sens de boîte de conserve, canne et cannisse sont des anglicismes. Il aurait donc fallu dire : c'est sûr que c'est meilleur que des tomates en conserve (ou en boîte)!

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Ça n'a pas d'allure!

Ne pas avoir d’allure est la forme négative de l’expression consacrée avoir de l’allure. Selon le contexte, avoir de l’allure signifie être impressionnant, avoir belle apparence, avoir de la classe, faire un bel effet, etc. Inversement, ne pas avoir d’allure peut signifier être peu impressionnant, ne pas avoir de classe, ne pas savoir se comporter en société, etc. Chez nous, avoir de l’allure signifie être sensé et ne pas avoir d’allure signifie n’avoir aucun sens. Ces acceptions régionales ne sont pas condamnables, mais elles appartiennent à la langue familière. Dans la langue soutenue, cependant, il vaut remplacer la locution ça a de l'allure par ça a du sens, c'est sensé, c'est raisonnable ou c'est pertinent et la locution ça n'a pas d'allure par ça n'a pas de sensça n 'a aucun sens, c’est insensé ou ça ne tient pas debout.

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On vit sur du temps emprunté, d'une certaine manière.

Vivre sur du temps emprunté est un calque de l'anglais to live on borrowed time. En français, on dira d'une personne qui bénéficie d'un délai ou d'une période de répit qu'elle est en sursis (ou qu'elle bénéficie d'un sursis). Cette locution vient de la langue du droit criminel. On peut dire, par exemple, qu'un condamné est en sursis ou qu'il bénéficie d'un sursis. De nos jours, ces locutions s'utilisent également dans la langue courante. Par exemple, au lieu de dire que des malades vivent sur du temps emprunté, on dira que ces malades sont en sursis. Et au lieu de dire que les futurs déportés « vivent sur du temps emprunté », on dira que les futurs déportés bénéficient d'un sursis. Enfin, on dira que les jours d'un chef de parti sont comptés au lieu de dire que ce chef de parti vit sur du temps emprunté. Ici, on aurait pu dire : on est en sursis, d'une certaine manière.