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Légende des couleurs

[Vert] Termes ou tours recommandés ou suggérés

[Rouge] Forme fautive ou douteuse

[Bleuté] Formes lexicales et termes surlignés

Semaine du 19 février au 25 février 2018

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Je vivais une écoeurite aiguë, à ce moment-là.

Dans la langue médicale, le suffixe –ite sert à former des noms de maladies de nature inflammatoire (bronchite, otite, hépatite, méningite, etc.). Les termes plaisants écœurite (aiguë) et sa variante écœurantite (aiguë) appartiennent à la langue familière de chez nous. Il faut toutefois noter que ces mots sont mal formés. En effet, une écœurantite n'est pas une inflammation de l'écœurant! L’équivalent le plus connu d'écœurantite est ras-le-bol. Ce mot, qui était argotique et vulgaire à l’origine (le mot bol pouvait désigner une partie intime du corps), a maintenant sa place dans la langue courante. L'adjectif aigu ne peut pas vraiment qualifier un ras-le-bol. Il aurait été plus juste de dire : je vivais un ras-le-bol monumental à ce moment-là.

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Ombudsperson et ombudswoman

Ombudsman est un terme d'origine suédoise et son emploi est admis en français depuis près de 60 ans. En revanche, ombudsperson et ombudswoman sont adaptations anglaises récentes du même mot suédois et leur emploi n'est pas recommandé en français. Ombudsman est épicène, c’est-à-dire qu’il conserve la même forme au masculin et au féminin. Le recours à un terme neutre comme ombudsperson ou à un équivalent féminin comme ombudswoman est donc inutile. En outre, le féminin suédois ombudskvinna (femme déléguée) est pratiquement inusité en Suède. On dira donc : un ombudsman compétent et une ombudsman compétente (et non une ombudswoman compétente). En France, on utilise plus couramment les termes médiateur et médiatrice. Chez nous, les synonymes protecteur du citoyen et protectrice du citoyen sont également en usage.

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Les deux enfants sont partis à courir.

Sans être fautive, la locution régionale partir à, suivie d’un infinitif, est considérée comme vieillie dans les autres pays francophones. En français moderne, on peut généralement la remplacer par la locution se mettre à. On aurait donc pu dire : les deux enfants se sont mis à courir. Compte tenu du contexte, on pouvait également dire : les deux enfants ont pris la fuite. Et au lieu de dire qu’une personne est partie à rire, on peut dire que cette personne s’est mise à rire ou qu’elle a éclaté de rire.